CHATHAM, Ont. - Les services de protection de l'enfance de l'Ontario ont demandé mercredi une injonction dans l'affaire du retrait de certains enfants de la secte ultra-orthodoxe juive Lev Tahor, jadis installée au Québec mais maintenant établie à Chatham.
La requête fait l'objet d'une audience à huis clos, ce qui implique que son contenu n'est pas connu.
Par ailleurs, selon le média d'informations local BlackBurnNews.com, neuf membres de la secte seraient actuellement détenus dans un aéroport à Trinité-et-Tobago.
L'audience en appel d'une ordonnance qui confiait la garde de 13 enfants de Lev Tahor aux services sociaux était prévue pour 10 h, mercredi matin, mais elle a été reportée de deux heures, et aucun membre de la secte n'était présent en cour à Chatham. On ignore si les membres qui seraient détenus à Trinité-et-Tobago font partie des familles touchées par cette ordonnance.
Un juge a déterminé le mois dernier que les enfants doivent être remis à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) au Québec, où un tribunal a déjà ordonné qu'ils soient confiés à des familles d'accueil.
La plupart des 200 membres de la communauté de Lev Tahor ont quitté leur domicile à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, au milieu de la nuit quelques jours après que la DPJ eut amorcé une procédure judiciaire contre quelques-unes des familles.
En leur absence, le tribunal au Québec a déterminé en novembre que les enfants devaient être placés en familles d'accueil pour 30 jours, mais les personnes concernées avaient déjà déménagé à Chatham, en Ontario.
Le groupe a fait valoir que ce déménagement était prévu depuis un bon moment, mais le juge a conclu que les membres de la secte avaient fui pour échapper à la justice — dans la perspective que la garde de leurs enfants leur soit retirée.
Des membres de cette communauté religieuse ultra-orthodoxe juive faisaient l'objet d'une enquête des services sociaux au Québec à la fin de l'an dernier, notamment pour des questions d'hygiène et de santé des enfants, et à propos d'allégations voulant que les petits ne soient pas scolarisés en suivant le programme du ministère de l'Éducation.