Une commission mandatée par le gouvernement canadien a donné jeudi son feu vert conditionnel à la réalisation du projet d'oléoduc Northern Gateway, qui doit acheminer du pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers la côte pacifique en Colombie-Britannique (ouest).
La commission, mandatée par le ministère canadien de l'Environnement et l'Office national de l'énergie, a conclu "que la réalisation du projet serait plus avantageuse pour le Canada et la population canadienne que le contraire", selon un communiqué publié au terme de 18 mois de consultations publiques.
Ce feu vert a été assorti du respect de quelque 200 conditions ayant surtout trait à l'environnement.
Évalué à 7,9 milliards de dollars canadiens (7,4 milliards de dollars américains), le projet du groupe pétrolier canadien Enbridge prévoit la construction de deux oléoducs entre l'Alberta et un important terminal maritime dans la ville de Kitimat, à 1.500 km au nord de Vancouver (ouest).
Le double oléoduc, qui doit être opérationnel à partir de 2017, transportera 525.000 barils de pétrole par jour sur une distance de 1.177 kilomètres. Le plus gros de deux oléoducs mesurera un mètre de diamètre et acheminera le brut à destination du port de Kitimat tandis que l'autre, un peu plus petit, servira au transport de condensat vers l'Alberta. Le condensat est un mélange d'hydrocarbures utilisé pour diluer les produits pétroliers, afin de faciliter leur transport par oléoduc.
Du port de Kitimat, le pétrole Alberta sera exporté vers les lucratifs marchés asiatiques. D'après les prévisions d'Enbridge, 220 super-pétroliers pourront s'approvisionner aux quais de Kitimat annuellement.
Dans son rapport, la commission estime que "la construction et l'exploitation courante du projet n'entraîneront pas d'effets environnementaux négatifs importants, sauf des effets cumulatifs pour certaines populations de caribous des bois et d'ours grizzli".
Certes, "les fardeaux environnementaux, sociaux et économiques attribuables à un déversement de pétrole important (...) seraient considérables", mais ce scénario est "improbable" et les effets d'un tel accident seraient "non permanents", assure la commission.
À l'échelle nationale, Enbridge estime que l'oléoduc ajoutera 270 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Canada au cours des 30 prochaines années.
Annoncé en mai 2010, le projet Northern Gateway faisait l'objet depuis juillet 2012 d'une étude environnementale et de débats publics menés par cette commission.
La décision du gouvernement fédéral est attendue d'ici à six mois.
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