Un homme politique sunnite a été enlevé chez lui à Bagdad par des hommes armés en uniformes militaires qui l'ont rapidement emmené, ainsi que ses gardes du corps, à bord d'une dizaine de véhicules, a annoncé la police samedi.
"Des hommes armés sont venus la nuit dernière et ont arrêté le chef du conseil provincial de Bagdad, Riyadh al-Adhadh, et quatre de ses gardes, dans sa maison d'Azamiya", dans le nord de Bagdad, a déclaré un colonel de police à l'AFP.
On ignore dans l'immédiat s'il s'agit d'un enlèvement ou si le politicien a été officiellement arrêté par les autorités.
Un responsable du conseil provincial a précisé que M. Adhadh "et plusieurs de ses gardes ont été enlevés très tard hier soir (vendredi)", et conduits vers un lieu inconnu.
Cet homme politique, médecin de formation, est membre de Moutahidoun, le principal bloc arabe sunnite du Parlement irakien. Il a passé plusieurs mois en prison en 2012, accusé d'avoir financé des groupes insurgés. En septembre 2013, il a survécu à une attaque contre un convoi le transportant, dans laquelle un de ses gardes du corps a été tué.
Le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki accuse régulièrement les principaux politiciens sunnites de liens avec les insurgés.
Cet incident intervient alors que le pays est déchiré par une offensive d'insurgés sunnites menés par des jihadistes, qui se sont emparés de pans entiers du territoire depuis le 9 juin.
Cette crise, la pire qu'a connu l'Irak depuis des années, a encore aggravé les tensions entre communautés, paralysant la vie politique irakienne.
Près de 3 mois après les élections législatives d'avril, le pays n'a toujours pas de gouvernement, en l'absence de majorité claire et sur fond de profondes divisions au sein du Parlement.
En visite jeudi dans la capitale irakienne, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné que le pays avait urgemment besoin d'un gouvernement "dans lequel tous les Irakiens, peu importe leur passé, se sentent représentés".
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