Les Libyens doivent avoir "le courage de mettre fin à un conflit à l'issue duquel ils seront tous perdants" et ainsi de "préserver un avenir menacé", a averti dimanche dans un communiqué le chef de la diplomatie italienne.
Federica Mogherini, dont le pays a une influence et des intérêts considérables en Libye, a appelé "tous les représentants du peuple libyen à être disponibles à la reprise du dialogue pour une solution négociée".
"Il est encore possible pour les Libyens de préserver leur avenir aujourd'hui menacé, mais je crains que le délai ne soit fort court", a-t-elle remarqué, alors que les tensions et le chaos se propagent dans le pays.
Elle a appelé tous les pays "qui, comme l'Italie, ont à coeur l'avenir de la Libye" à favoriser un cessez-le-feu et à "promouvoir un processus politique qui n'exclut personne".
Mme Mogherini aura "une nouvelle série d'entretiens téléphoniques" avec les collègues du +groupe des amis de la Libye+ "en vue de la réunion de demain au Caire des pays voisins ainsi que des discussions qui auront lieu dans les prochains jours aux Nations unies".
Le processus de transition politique en Libye a subi un coup sévère avec la contestation ouverte de la légitimité du Parlement élu par les islamistes. Des miliciens islamistes ont annoncé avoir pris le contrôle de l'aéroport de Tripoli, une information qui n'a pas encore été confirmée de source indépendante.
Le Parlement libyen a qualifié de "terroristes" le groupe islamiste Fajr Libya et le groupe jihadiste d'Ansar Asharia, qui contrôle 80% de la deuxième ville de Libye, Benghazi, dans l'Est.
Outre des intérêts économiques importants, l'Italie voit affluer sur ses côtes des bateaux chargés d'immigrés clandestins, notamment africains, fuyant les troubles.
Le Caire accueille lundi une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Libye et de ses six pays voisins. Une réunion précédente de ce groupe à Tunis s'était contentée d'appeler les factions rivales au dialogue.
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